Des panoramas à couper le souffle, des réserves animalières inscrites au patrimoine mondial et une immersion profonde dans une Afrique où l’harmonie écologique prend tout son sens. Charly vous raconte son voyage en Tanzanie…
“Pour explorer ces terres : 4x4 privé obligé ! La véhicule tout terrain, étonnamment confortable, roule selon un tempo ajusté à celui de la nature, laissant place à l'émerveillement. La Tanzanie se dévoile par ses contrastes géographiques et une palette infinie de couleurs.
Tout commence à Arusha : la porte d’entrée vers l’aventure tanzanienne. Nichée au pied du mont Méru, à 1 400 m d’altitude, Arusha est le point de départ idéal pour explorer les trésors du nord de la Tanzanie. Située à seulement deux heures de piste des premières réserves animalières, la ville offre un accès pratique aux parcs. Je m’y pose pour une nuit et j’y rencontre mes premiers dik-diks, singes et la cime enneigée du Kilimandjaro.
Le lendemain, le réveil sonne, je saute du lit à la salle de petit déjeuner puis au 4x4. Les pistes rougeâtres s’interrompent à Tarangire. Ce sanctuaire de 2 850 km² autour de la rivière
Tarangire offre des paysages saisissants de plaines parsemées de baobabs et de marais vivants. À la saison sèche, lorsque les eaux se retirent, ce sont les derniers points d’eau qui attirent buffles, zèbres, impalas et girafes. Mais le spectacle le plus marquant reste sans doute les vastes troupeaux d’éléphants, véritables emblèmes du parc.
Pour ce deuxième soir, le lodge s’installe au cœur de la savane, non loin de la rivière grouillant de phacochères et des marulas. Les fruits de ces arbres enivrent les éléphants. Leur proximité rappelle soudain la fragilité humaine. Avec l’aide de mon guide, j'apprends à décrypter les intentions de ces majestueux animaux en observant le ballet subtil de leurs oreilles et de leur queue.
Le lendemain, l’aube tient toute ses promesses : dans la brume bleutée du matin, les animaux s’éveillent, baignés de nuances rosées qui se métamorphosent en éclats dorés sous le soleil éclatant de midi, avant que celui-ci ne s'efface doucement à l’horizon.
En chemin, je découvre le lieu que Ernest Hemingway qualifiait de « plus beau site qu’il ait jamais vu » et je comprends pourquoi. Le lac Manyara, désormais protégé par un parc national, offre une diversité de paysages époustouflants. Depuis les falaises rouges caractéristiques de la vallée du Rift jusqu’aux plaines fertiles et aux forêts luxuriantes, chaque recoin est une invitation à la découverte. Ici, gnous, zèbres, babouins, buffles, girafes, lions et éléphants cohabitent harmonieusement avec une riche avifaune, notamment les célèbres flamants roses.
L’aventure se poursuit sur les hauteurs du Ngorongoro. Là, depuis la crête, la vue embrasse une caldeira majestueuse, ceinte de forêts verdoyantes. À son centre, le lac Magadi, miroir tranquille au cœur d’une plaine infinie, attire une faune abondante.
Perché au-dessus de vastes prairies, avec en toile de fond la forêt de Ngorongoro et une plantation de café à ses pieds, je découvre le prochain lodge. Les chambres, installées dans de beaux bungalows aux soubassements en pierre taillée, allient élégance et confort. Chaque terrasse offre une vue dégagée sur l’horizon. À la tombée du jour, le ciel se remplit de nuages mouvants, comme autant de toiles sur lesquelles l’esprit projette ses pensées. Le crépuscule s’accompagne de rêveries sous une voûte étoilée, où chaque bruit devient signe à interpréter. Je m’endors tôt. Le lendemain, il faut pénétrer le cratère le plus tôt possible pour éviter de se retrouver coincer entre les 4x4 et pour profiter pleinement du spectacle de l’aurore.
Le cratère du Ngorongoro est le refuge des rares rhinocéros noirs du pays. Difficile de les apercevoir mais quelle extase lorsque j’y parviens grâce à une manœuvre avisée de mon guide chauffeur ! Les zèbres et antilopes, quant à eux très visibles, arpentent paisiblement ses prairies. Les hippopotames se prélassent dans les eaux, entourés d’oiseaux – hérons, cigognes, et pélicans se partagent le paysage avec les élégantes grues couronnées. Les lions règnent ici. Les guépards et léopards évoluent avec discrétion. La présence de ces prédateurs attire aussi hyènes et vautours, en quête des restes. Chaque espèce trouve sa place, dans une danse millénaire où l’équilibre demeure à la fois impressionnant et fragile. Au milieu de du parc Ngorongoro : une place pour un pique-nique tout à fait insolite !
Difficile de croire que d’autres paysages aussi beaux m'attendent encore… À mi-chemin entre le Ngorongoro et le Serengeti, nous faisons une halte à Olduvai. Au pied d’un kopje – cette formation rocheuse solitaire surplombant la plaine – le camp, discret mais confortable, s’intègre parfaitement à son environnement. Les parties communes, bâties à même la roche, mêlent simplicité et élégance. Sous des toits de chaume, les tentes offrent un confort surprenant pour un lieu si isolé, avec un porche ombragé pour profiter de la tranquillité environnante. Au sommet du kopje, un belvédère m’attend pour admirer un coucher de soleil spectaculaire. Une courte ascension, accompagné d’un ranger, me mène à ce point de vue privilégié où la magie de la savane renouvelle l’art du crépuscule.
Quelques heures plus tard : un réveil enchanté. Encore. Les images de la réalité se confondent avec celles du Roi Lion. À tout moment, la joyeuse bande de Timon, Pumba et Simba débarque !
En route vers le Serengeti, la piste dorée, semblable à un immense pelage, se dessine sous mes yeux redevenus ceux d’un enfant. Les acacias parasols, sombres silhouettes, ponctuent ce paysage aux teintes blondes. Sur ces terres vallonnées, les déplacements de la faune prennent une ampleur majestueuse, offrant aux regards des instants d’une beauté rare. Le Safari prend ici tout son sens ! Je me prends au jeu grisant du game driver, la main vissée sur mes jumelles, prêt à dégainer. En soutien, les yeux affutés de mon chauffeur, taillés comme ceux des plus grands félins !
Ce soir, le camp, avec ses tentes spacieuses et luxueuses, devient le théâtre d’une attente palpitante : celle de la grande migration.
Justement, le lendemain au crépuscule, je m’enfonce dans Serengeti : théâtre de ces milliers de gnous et de zèbres, emportés par leur instinct vers des pâturages lointains. Mon cœur bat au rythme de cette migration ancestrale.
La fin du voyage approche. Un clap de fin en apothéose à Grumeti. Situé à l’ouest du Serengeti, ce parc privé offre une alternative unique à la découverte de cet écosystème légendaire. Partageant les mêmes paysages et la même richesse naturelle que le Serengeti, Grumeti se distingue par une politique anti-braconnage rigoureuse mise en œuvre par des lodges responsables. Cette région préservée accueille une faune sédentaire tout au long de l’année et devient, chaque été, le théâtre du passage des troupeaux de gnous.
À Grumeti, je fais l’expérience exclusive d’un safaris nocturne et d’un safaris pédestre, offrant une perspective différente et immersive sur cette nature sauvage et indomptée. Il est 22h et j’entends un lion rugir. “Il rameute les troupes” m’explique-t-on. Et tout à coup, derrière les buissons noirs à peine éclairés par la lune, une lionne bondit. En une fraction de seconde, celle qui se doit de nourrir ses petits, serre dans sa gueule une antilope. C’est donc cela, le cycle de la vie.
Retour au camp. Les installations signent une véritable retraite au contact de la nature. Les tentes, installées sur des terrasses en bois de mninga et protégées par des toits de makuti, offrent un cadre confortable et raffiné. La faune sauvage est omniprésente : zèbres, girafes et gazelles évoluent à quelques dizaines de mètres, parfois floutés par les reflets de chaleur.
À l’aube du second jour, je grimpe dans un petit avion qui m’inspire l’Aventure avec un grand A. C’est bien le charme de l’endroit : offrir un au revoir à bord d’un petit coucou. L’avion Cessna me ramène à l’aéroport du Kilimandjaro. Aucun superlatif ne suffirait à décrire la vue depuis le hublot vibrant.
Alors à la fin du séjour, je prends la plume et je raconte ce voyage made in Colombus au pays des merveilles.”