Colombus Voyages en Antarctique sur l'Exploris One
Ce continent nous joue des tours. Sur les cartes du monde façonnées par Mercator, il s’étire, s’impose, prenant des airs démesurés. Pourtant, il est plus modeste qu’il n’y paraît, bien plus petit que l’Asie ou l’Amérique, mais toujours plus vaste que l’ensemble des pays d’Europe réunis.
Un voyage en Antarctique ? Une fois sur place, les repères s’effacent. Où commence-t-il, où s’achève-t-il ? Sous nos pieds, est-ce de la glace posée sur l’océan ou une terre ferme ensevelie sous l’immensité blanche, recouvrant 98 % du territoire ? Alors, on traque les touches de couleur : un pan de roche, le miroitement de la mer, une silhouette de baleine ou de manchot, et parfois, l’éclat surnaturel d’une aurore australe.
Découvrez notre récit en Antarctique, raconté par Nathalie et Léa, marinettes improvisées de notre agence de voyages sur mesure.
Exploris : une expédition polaire à taille humaine, aux côtés d’experts passionnés
Taillant sa route dans les eaux polaires, Exploris One porte en lui l’appel du large, ce frisson de liberté qui saisit un jour chaque voyageur, qu’il soit rêveur immobile ou marin aguerri. Cette embarcation de charme, avec un équipage chevronné et tout le confort nécessaire pour faire du voyage une aventure inoubliable, se double d’un atout : il est français.
Le bateau d’expédition conjugue élégance, intimité et bien-être dans une harmonie subtile. Le choix des matériaux nobles, les lignes épurées et l’élégance discrète des espaces intérieurs et extérieurs reflètent l’esprit du nautisme, entre modernité et tradition. À bord, les tonalités douces et apaisantes sont ponctuées de touches vibrantes, évoquant l’univers feutré d’un yacht privé.
Chaque détail est pensé pour satisfaire les envies et préserver l’intimité des voyageurs : espaces de détente, bibliothèque, bar, restaurant à fleur d’eau, salon loisirs, sans oublier un espace bien-être conçu pour offrir des instants de relaxation absolue. Les cabines, spacieuses et confortables, se déclinent en version grand luxe ou communicante pour accueillir les familles. Un voyage entre élégance et sérénité, porté par l’immensité de l’horizon…
Avant l’Antarctique : notre séjour à Buenos Aires
À notre arrivée à Buenos Aires, nous posons nos valises dans le cœur de San Telmo. Installation pour cinq nuits dans un véritable havre de paix en pleine ville. À l’abri des regards, les hautes fenêtres donnent à voir une végétation languissante. À l’intérieur, la décoration est résolument vintage, jouant avec les matières, les couleurs et les vieilles pièces de collection. Les chambres, lumineuses et feutrées, bénéficient de cette même attention aux détails.
Nous vivons une semaine à Buenos Aires dans les pas d’un local. Nous prenons le pouls de la ville à travers ses lieux à la mode, ses quartiers confidentiels, sa cuisine de rue, ses marchés… On se mélange à la foule ou, au contraire, on s’en échappe et surtout, on échange sur la vie quotidienne en Argentine.
Flâner entre les stands de street food et les étals d'artisans et repartir avec un souvenir unique. Traverser l’Avenida 9 de Julio, cette artère monumentale qui semble défier l’horizon, en deux ou trois temps, le souffle coupé par son immensité. S’attabler dans une parilla chaleureuse et savourer une viande grillée fondante, sublimée par le rituel argentin du verre de vin rouge. Se perdre dans les avenues élégantes de Recoleta et comparer ses façades haussmanniennes à celles de Paris, dans un jeu de miroirs transatlantiques. Se laisser émouvoir lors d’un spectacle improvisé de tango. Arpenter les rues arc-en-ciel de la Boca puis s’en aller dormir sous un arbre au parc. Et, quand la nuit tombe, suivre les battements vibrants de Buenos Aires jusqu’au cœur du quartier de Palermo, entre bars tendance et ruelles bohèmes.
Le départ en Antarctique : le passage du Drake d’abord
Envol pour Ushuaïa… L’après-midi, le vent souffle, l’horizon s’ouvre : il est temps de larguer les amarres. Le célèbre port de la Terre de Feu s'éloigne... Cap sur le Pôle Sud ! Mais avant : le passage de Drake.
Il est des lieux qui, par leur seule évocation, réveillent des récits de bravoure et de tempêtes : le passage de Drake en fait partie. Là, entre le cap Horn et les îles Shetland du Sud, les 50es hurlants battent les flots et commandent le respect des marins les plus aguerris. C'est le chemin le plus court, mais aussi le plus redouté, pour rallier l'Antarctique depuis l'Amérique du Sud. Traverser cette frontière liquide, c’est accepter que le Continent Blanc se mérite, qu’il se gagne au prix d'une traversée tumultueuse. Dans cette zone de convergence, où les eaux glacées du pôle croisent les courants plus tièdes du nord, la nature se déploie avec force et mystère. Un passage qui, bien au-delà de sa réputation, offre un premier contact intense avec l’Antarctique et ses promesses d’aventure.
Malgré les creux de cinq mètres, lorsque le mal de mer nous épargne, on profite des journées de traversée pour apprivoiser le rythme du navire et enrichir notre compréhension de l’Antarctique. Dès les premières heures, le chef d’expédition nous familiarise avec le code de bonne conduite IAATO, garant du respect des écosystèmes fragiles lors des débarquements. Il détaille aussi les modalités des sorties en zodiac, porte d'entrée vers des paysages vierges et grandioses. En parallèle, des conférences animées par des experts passionnés nous plongent dans l’histoire fascinante du Continent Blanc et nous dévoilent les secrets de sa faune unique. Depuis la passerelle ou les ponts extérieurs, l’immersion commence. Albatros, damiers du Cap et pétrels marins escortent le navire, leurs silhouettes élancées jouant avec le vent. Une expérience de navigation inoubliable, prélude à l’exploration des terres les plus australes du globe.
Un séjour le long des côtes du Continent Blanc
Après le tumulte du passage de Drake, le Continent Blanc se révèle peu à peu. Les premiers icebergs, aux reflets bleutés et aux silhouettes sculptées par les vents et les effondrements, annoncent l'approche de la majestueuse péninsule Antarctique. La navigation se poursuit au cœur de la baie de Neko et le long du spectaculaire détroit de Gerlache, où montagnes immaculées, champs de glace et étendues marines se fondent dans une harmonie saisissante. Cette nature vierge et grandiose semble figée hors du temps. Nous aussi.
Les yeux vissés par-dessus bord, nous sommes attentives : les baleines à bosse, souvent curieuses, croisent régulièrement la route des navires. Plus près des côtes, les colonies de manchots animent les rivages, tandis qu’au-dessus des flots, les majestueux albatros planent, dessinant des cercles lents au gré des courants aériens.
Nous avons cinq jours devant nous. Cinq jours pour nous laisser éblouir par la magie d'un lieu à nul autre pareil. La péninsule Antarctique, terre mythique s’il en est, exerce une réelle fascination. Au fil de cette odyssée polaire, nous sommes immergées dans un univers où le silence règne en maître, seulement troublé par le craquement de la glace et les appels lointains de la faune.
Ici, chaque nuance de bleu et de blanc raconte l’histoire millénaire d’un continent sculpté par le vent et le froid. Manchots, baleines à bosse, phoques et pétrels géants évoluent librement dans ce sanctuaire glacé. Nous croisons le regard impassible des phoques Weddell, observons les crabiers qui se prélassent sur la banquise, assistons aux spectaculaires passages des petits rorquals antarctiques et des orques. Tout au long de l’aventure polaire, l’équipe de guides naturalistes et de conférenciers francophones partagent leur expertise.
Chaque journée est rythmée par les décisions du commandant et du chef d’expédition, qui, selon l’état des glaces et la météo, choisiront les meilleurs sites d’exploration. Des débarquements et sorties en zodiac nous conduisent au plus près de cet univers fascinant. Nous découvrons les glaciers colossaux, les immenses icebergs tabulaires dérivant lentement, les pics montagneux plongeant dans des eaux d’un bleu profond et les plages noires aux reflets volcaniques. Nous approchons aussi les bases scientifiques, témoins de la recherche humaine dans ces terres reculées, et les vestiges d’anciennes stations baleinières, réminiscences poignantes des premières explorations.
Chaque pas, chaque regard posé sur ces paysages extrêmes résonne comme un hommage aux pionniers qui osèrent braver l’inconnu. Jean-Baptiste Charcot, Adrien de Gerlache, Sir Ernest Shackleton… Leurs noms et leurs épopées héroïques accompagnent nos découvertes. Nous marchons dans l’ombre de ces aventuriers, et ressentons, peut-être, un peu de l’émotion qui fut la leur en foulant les confins du monde.
À bord de notre kayak, effleurées par le souffle d’une baleine, on se demande à quel rang hisser un voyage.
“On ne peut pas classer ce voyage… Il n’y a aucun point de comparaison entre ici et ailleurs dans le monde. L’Antarctique, c’est un monde à part entière.” murmure Nathalie.
